Saines motivations
Pour certaines entreprises, l’accent sur la santé humaine est une progression
naturelle après la durabilité écologique. « Nous suivons les normes LEED
depuis 2008 et nous avons toujours fait en sorte d’optimiser les immeubles
pour la santé et l’environnement, indique Jacquelynn Henke, directrice
de la durabilité et de l’innovation à la Banque TD, qui gère 25 millions de pi2
(2 322 575 m2) d’immobilier aux États-Unis et au Canada, et qui a à son actif
cinq projets WELL, terminés ou en cours de construction. « Nous avons
découvert que WELL a donné un nom à la stratégie et aux éléments de
design que nous avons déjà intégrés, tels que les bureaux debout-assis, des
postes d’eau, de l’éclairage naturel et des zones additionnelles bien définies
sur lesquelles nous concentrer. »
Chez l’entrepreneur en construction BCCI dans la baie de San Francisco,
viser à obtenir une certification WELL en plus de LEED pour la rénovation
de son siège de 17 000 pi2 (1 580 m2) était également un moyen de mettre
en valeur son nouveau groupe de services professionnels. « Nous désirions
montrer que notre siège n’attestait pas seulement de la qualité de la
construction, mais aussi des services que nous fournissons en architecture,
design et durabilité », révèle Kena David, directrice de la durabilité chez BCCI.
Le recrutement et le maintien en poste des employés sont aussi des
incitatifs. Dans une enquête menée en 2016 par CBRE auprès de la
génération du millénaire, 78 pour cent ont répondu que la qualité du lieu de
travail a été un facteur dans le choix de leur employeur et 69 pour cent ont
affirmé qu’ils troqueraient volontiers d’autres avantages contre un meilleur
lieu de travail. En Inde et ailleurs en Asie, où la pollution atmosphérique
est un problème majeur, la certification relative au bien-être peut être un
réel argument de vente (un programme de certification de la qualité de l’air
appelé RESET y gagne en popularité). « Les entreprises sont très motivées
à créer des lieux de travail sains, puisqu’ils perdent des gens en raison de
graves risques pour la santé. La certification procure une mesure objective
à laquelle on peut se fier et qui n’est pas qu’un voeu pieux », explique
Russ Drinker, directeur mondial de l’architecture, de la durabilité et du bien-être environnemental au bureau de San Francisco de M Moser Associates.
Il existe également des études qui établissent un lien entre productivité
accrue et environnement physique sain. Bien que les gains de productivité
soient notoirement difficiles à quantifier, les entreprises peuvent utiliser
des paramètres tels que l’absentéisme, le temps passé au bureau et le taux
de roulement, ainsi que les enquêtes effectuées avant et après l’occupation,
pour suivre le succès de leurs projets WELL.
Laboratoire vivant
Au siège de l’American Society of Interior Designers (ASID), les résultats
de telles enquêtes expriment déjà le pouvoir d’un lieu de travail sain.
En juin de cette année, les bureaux de l’ASID sont devenus le premier lieu
au monde à obtenir, tant en vertu de WELL Building Standard, catégorie
WELL v1, que de LEED, système d’évaluation LEED ID+C, la certification
de niveau Platine — la plus haute reconnaissance accordée par l’IWBI
et l’USGBC respectivement.
Conçus par Perkins+Will, les bureaux de l’ASID de 8 500 pi2 (790 m2)
mettent en vedette des éléments de design centrés sur les humains,
notamment des stratégies de design biophilique, des systèmes de
masquage acoustique, des normes de qualité de l’eau rigoureuses et un
système d’éclairage circadien. Des politiques et des procédures qui mettent
l’accent sur la santé et la productivité des employés viennent compléter
ces fondements du design.
Le 23e étage de la
Tour de la Banque TD
à Toronto n’est qu’un
des projets de la société
ayant visé la certification
WELL.
(Photo : Banque TD)
Le bureau de l’ASID
de D.C. a obtenu les
certifications LEED
et WELL Platine.
(Photo : Eric Laignel)